Pourquoi les femmes sont-elles sous représentées (23%) dans les métiers du NUMERIQUE ?
A l’heure où certains étudiants commencent à se questionner sur leurs voeux, la filière du numérique apparait encore trop souvent négligée, particulièrement par les jeunes femmes qui s’imaginent, souvent à tort, que le métier n’est pas fait pour elles.
En 2019, elles représentaient 56,9% des effectifs ayant choisi » mathématiques, physique-chimie, SVT » en Première générale. La difficulté semble apparaître l’année suivante. Les jeunes femmes hésitent à choisir en Terminale des spécialités considérées comme techniques et trop restrictives pour leurs choix d’orientation. Pour preuve, elles ne sont plus que 12% en Terminale en 2020 sur la “doublette” mathématiques et Sciences de l’Ingénieur (SI).
Certains diront que les femmes n’aiment pas les filières scientifiques, ce qui est faux.
Une affirmation qui se vérifie en Première Générale où 2,9% seulement des filles ont choisi la spécialisation NSI (Numérique et sciences informatiques) en 2020, un chiffre en très légère augmentation par rapport à l’année précédente (2,6% en 2019). Ce déficit se retrouve et s’aggrave en Terminale, puisque près des deux tiers des filles en spécialités NSI l’abandonnent entre la Première et la Terminale (0,9% des filles en Terminale générale étaient en spécialité NSI en 2020)
Naturellement, ce déficit a des conséquences ensuite dans les choix d’orientation post-bac des filles. Si les femmes représentent 55% des effectifs de l’enseignement supérieur, elles ne représentent plus que 28,1% des élèves inscrites en école d’ingénieur à la rentrée 2019.
A ce titre, la réticence des filles à se tourner vers les filières numériques s’applique à l’ensemble des Établissements Supérieurs sous tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur (MESRI). En effet, la part des filles parmi les étudiants en “Informatique” et “mathématiques et informatique” dans les établissements de formation supérieure sous tutelle du MESRI n’a pas dépassé le seuil des 16% depuis 15 ans malgré une courbe nettement ascendante de leur nombre relatif depuis 2016.
La France (23ème pays européen), mauvais élève en termes de proportion de femmes parmi les élèves diplômés dans les TIC (15,5% en 2018), au-dessous de la moyenne de l’Union Européenne (18,2%).
De quoi se réjouir cependant, les lignes semblent bouger puisque les femmes sont de plus en plus nombreuses dans les métiers numériques émergents, tels que UI/UX designer ou data scientist. Il faudrait cependant 25 ans, à taux constant d’élèves issues de formation d’ingénieur, pour atteindre la parité (dans les nouveaux postes uniquement).
Nous ne pouvons qu’encourager chacun à partir dans ces filières. Ci-joint un petit guide :
Les métiers du numérique – Onisep