Notre modèle économique est à bout de souffle et génère des effets qui mènent notre espèce à sa propre fin, détruit notre écosystème et épuise notre planète. Ce constat alarmant nous amène à vouloir penser différemment, agir autrement, trouver de nouvelles idées, bref innover.
Mais quels sont les ingrédients qui mènent à la génération d’idées ?
Mon expérience de vie ainsi que mes réflexions et lectures ont alimenté cet article.
Il y a trois conditions qui sont clés pour obtenir le meilleur résultat, et générer les meilleurs idées :
- La Contrainte
- L’Obsession
- La Constance
La Contrainte ou la faim justifie les moyens
Je suis né à Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde, dans lequel les habitants se battent tous les jours pour survivre. Pourtant l’innovation est présente à chaque instant, de nombreuses échoppes fleurissent, chacun essaie de trouver n’importe quel moyen pour se nourrir, se vêtir, dormir, accéder à des biens et services. Ils pratiquent l’innovation frugal, appelé Jugaad en Hindi, sur lequel Navi Radjou a brillamment écrit.
Le guide de l’innovation frugale – Jaideep Prabhu , Navi Radjou -… – Librairie Eyrolles
Contraintes de temps et de ressources ne sont pas les seuls critères. Avoir faim est une condition impérative pour innover. Cette faim n’est pas seulement une recherche de nourriture mais elle peut être également intellectuelle.
En ces temps de confinement lié aux restrictions imposées par l’épidémie de covid 19, nous avons la possibilité de nous imposer à nous mêmes cette contrainte intellectuelle.
L’Obsession, l’obsession et encore l’obsession
La contrainte est une condition nécessaire mais pas suffisante pour générer des idées de génie, il faut également rester focus sur le sujet.
La définition d’obsession ici est : » Idée, image, sensation qui s’impose à l’esprit de façon répétée. »
Il s’agit de rester concentré sur les problèmes, de vouloir viscéralement trouver la ou les solutions, au point d’en être hanté jour et nuit.
Et puis un jour, par hasard, au détour d’une activité complètement différente de votre préoccupation, une image, une situation, un mot, une phrase, un parfum, un visage, une pomme, un bain… va provoquer l’Idée ! Eurêka ! ?
La Constance dans la remise en question
Bien que la contrainte et l’obsession obtiennent de bons résultats dans la génération d’idées, elles ne suffisent pas à obtenir l’idée géniale, celle qui est atypique, décalée, « out of the box », il faut y ajouter le piment de l’itération.
Savez vous comment se comportent les fourmis pour trouver à manger ?
Quel rapport ? me direz-vous.
Eh bien, c’est en observant des fourmis que Ilya Prigogine, prix nobel de chimie a trouvé une théorie parallèle à la théorie du chaos, c’est Ivan Gavriloff qui en parle le mieux dans cette vidéo.
Comme dans les ateliers de Design thinking, l’itération est importante car elle permet de mettre en place des boucles de remises en question bénéfiques, qui touchent le « why » (Pour Quoi) de Simon
En conclusion,
J’aimerais ajouter que l’état d’esprit dans lequel s’inscrit les conditions idéales pour obtenir des idées en rupture, est un esprit d’ouverture : échanger avec un maximum de personnes le plus éloigné de votre champs de compétences et de votre sphère, utiliser les travaux d’autres domaines (cross fertilization). Mais surtout être curieux, tout en gardant son âme d’enfant. C’est essentiel ! Alors place à l’innovation !